Pour sa dernière exposition de l’année 2022, la galerie Antoine Dupin est fière d’accueillir le peintre Pascal Vilcollet pour un solo show: La Ligne de Kármán.
La ligne de Kármán marque la limite entre l’atmosphère terrestre et l’hyper espace. Cette zone, mise en évidence par le physicien hongro-americain Théodore von Kármán, marque l’altitude à laquelle la densité de l’air devient si faible que ses effets physiques sur les corps disparaissent et sont remplacés par les effets du vide. Une fois cette ligne dépassée, un objet volant doit, a minima, atteindre la vitesse orbitale pour se maintenir en vol.
La ligne de Kármán est donc une zone de transition, une zone d’échanges. Tout corps céleste doit la traverser pour pénétrer notre atmosphère. En la franchissant, ils commencent à subir les effets de l’air, le frottement, le réchauffement, l’embrasement, à l’origine des étoiles filantes.
Surtout, la ligne de Kármán est la surface de contact entre notre atmosphère et les rayons lumineux des étoiles, en particulier du soleil. Elle joue ainsi un rôle primordial pour la lumière terrestre. Elle filtre les rayons UV, en laisse passer certains et en renvoie d’autres. Ainsi, tel un prisme, elle modifie la lumière, la sépare créant de grandes nuances de couleurs, augmente sa vibration et forme une coque de transparence lumineuse autour de la terre, visible depuis l’espace.
Les huiles sur toile présentées par Pascal Vilcollet dans cette exposition présentent les mêmes caractéristiques. Elles superposent un fond tout en transparence, aux couleurs subtiles et vibrantes, avec des lignes énergiques aux couleurs vives. Cette superposition crée des jeux de lumières et de couleurs poétiques, qui nous transportent à la limite de l’atmosphère, révélant les contrastes entre la surface opalescente et l’énergie des lignes de lumière, fondues dans la toile tel un halo.
Les peintures de Pascal Vilcollet sont en outre marquées par le contraste entre une intense réflexion sur la place des couleurs dans son œuvre et la grande spontanéité du tracé des lignes de lumière.
La ligne de Kármán présente également une série d’œuvres sur papier, qui éclairent parfaitement cette réflexion. Certaines nous montrent les mêmes contrastes que les huiles, les mêmes superpositions entre fonds et lignes. D’autres, au contraire, se présentent sous la forme de deux dessins parallèles présentant cote à cote le fond et le tracé des lignes, expliquant parfaitement le processus créatif et la réflexion de l’artiste, en décortiquant la structure de ses œuvres.