Emmanuel Régent

La Dernière Hypothèse

12 juillet - 7 septembre 2024

Des vides lumineux, des contrastes intenses, des formes en expansion sont les premiers éléments qui frappent le spectateur lorsque qu’il contemple une Nébuleuse d’Emmanuel Régent. Inspirées d’images de télescopes spatiaux ou de cartes de chaleur, les œuvres présentées dans l’exposition La Dernière Hypothèse suggèrent une réflexion sur les frontières de la connaissance et les limites de l’univers. En effet, ces halos lumineux, à la fois abstraits et familiers, s’inspirent d’une grammaire scientifique spatiale qui s’enrichit chaque jour, mais dont les chercheurs et le grand public peinent à appréhender l’immensité. Mystérieux nuages lumineux, cocons denses d’un gaz inconnu, nuées de poussières sidérales, ces images artificielles pourraient ainsi anticiper une réalité encore inconnue ou illustrer la dernière découverte en date de recherches encore à leurs balbutiements.

Ces œuvres sont initialement créées à partir de couches d’acrylique de différentes teintes, soigneusement superposées, pour finalement devenir monochromes. Ces toiles sont ensuite poncées. Cette étape, fondamentale, permet de révéler les couleurs sous-jacentes et façonner les formes si singulières des Nébuleuses d’Emmanuel Régent. Ce procédé permet d’exprimer des nuances d’une grande subtilité et de produire des dégradés profonds qui confèrent à ces peintures leur personnalité unique.

Par cette méthode singulière, Emmanuel Régent intègre de manière extrêmement cohérente ses Nébuleuses à l’ensemble de son corpus artistique et à ses recherches sur le temps. En effet, une forte dissemblance se manifeste entre les longs temps de séchage des différentes couches de peinture et le geste rapide, presque instinctif, du ponçage. De plus, les nébuleuses, objets célestes situés à une distance extrêmement lointaine et dont le rayonnement nous parvient qu’après des milliers d’années, ne peuvent être observées dans leur état réel, mais seulement dans leur état passé. Ces œuvres forment, enfin, un écho logique au travail de dessin de l’artiste qui confronte, au travers de milliers de traits au feutre rappelant les pixels, l’instantanéité de la photographie et le temps de création considérable de ses œuvres en noir et blanc.